Photographies et peintures.
Bernard Lutton : Photographe de la rue, la présence humaine est le plus souvent indispensable aux photographies de Bernard Lutton. Il ne s'agit plus des visages qui ont fait les beaux jours de la photographie humaniste. Ils ne sont que des passants ou des figurants qui viennent ponctuer la composition de "l'image" et attester de la réalité du lieu. Bernard Lutton utilise un objectif 35 ou 50 mm (au plus près de la vision de l'oeil), ne fait pas de mise en scène ni de recadrage sous l'agrandisseur. L'ensemble de son travail est pratiqué avec un appareil photographique argentique. Pourquoi cette orthodoxie d'un autre temps ? Venez lui demander...
Marie Laudrel :« Tourangelle, je suis née en 1958. La peinture a toujours fait partie de ma vie mais c'est vers les années 2000 que celle-ci s'impose à moi comme une nécessité. Travaillant auprès de jeunes en difficulté sociale, peindre me permet la distanciation ainsi que l'exploration de moi-même. Le choix de l'abstraction est une volonté de sortir du réel, l'utilisation de la peinture à l'huile et le maniement du couteau sont une vibration personnelle. Dans le silence de mon atelier, je chemine constamment vers de nouveaux terrains d'expression. Chaque œuvre est unique, une émotion nouvelle. je fais appel à mon intuition, mon inspiration et mon imaginaire. Cette expérimentation est inspirée dès le départ par la découverte des œuvres de Nicolas de STAËL, de Jean Paul RIOPELLE, ainsi que celles de Mark ROTHKO. Ces peintres me transmettent la passion du jeu de la matière, des couleurs. La pratique particulière de Hans HOFMANN, peintre allemand, du « push and pull », s'avère être également influente, les couleurs associées étant vues comme se repoussant ou s’attirant. Au fil du temps, je parcours différentes expositions, les musées, notamment celui du Centre POMPIDOU pour ses œuvres de l’art moderne, le musée PICASSO, le musée SOULAGES et d’autres… »